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Oui, je sais, il est toujours regrettable de faire des généralisations ; mais mon titre ne concerne qu’une certaine clique de journalistes qui grenouille pour la plupart dans les « grands médias ».  

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 Anecdote.

Suite à un événement fort de l’actualité, je suis appelé sur mon téléphone portable par une grande radio nationale pour être interviewé et réagir sur le sujet. Je ne suis pas étonné, cela m’arrive relativement assez souvent - que ce soit d’ailleurs par des journalistes français ou étrangers -  ayant, es qualité, un domaine d’expertise.

Présentation, puis la discussion s’engage :

Le journaliste : L’émission à lieu à telle heure (précise) ; cela ne va durer qu’une dizaine de minutes. Et ça sera en direct.

Moi : Vous m’appelez sur ce numéro alors ?

Le journaliste : Vous n’avez pas un « fixe » à me donner ?

Moi : Non, je n’ai que ce numéro à vous proposer ; je crois alors que ce ne sera pas possible. Ce n’est pas grave ; tant pis.

Le journaliste : Oui, mais cela m’embête… je n’ai personne d’autre. Peut-être que cela pourra « passer » quand même ; la qualité sonore ne sera pas parfaite mais au moins on pourra parler du sujet à l’antenne.

Moi : Bon, entendu alors, appelez moi alors à l’heure dite à ce numéro.

Le journaliste : Entendu.

Quelques minutes avant l’heure dite, je me dirige vers un espace ouvert, afin d’avoir la meilleure connexion. L’heure arrive, pas d’appel. Cinq minutes passent ; rien. Dix minutes ; toujours rien. Je me décide à appeler le journaliste, mon portable ayant enregistré son numéro. Je tombe sur le journaliste en question :

Moi : Oui, bonjour, vous m’avez appelé tout à l’heure pour une interview. Je voulais savoir ce qu’il en était car je ne vais pas attendre sans fin.

Le journaliste : Ah oui, mais en fait j’ai trouvé quelqu’un finalement. Je vous l’avais dit, hein, avec un portable ce n’est pas faisable...

Moi : Ce n’est pas ce que j’avais compris. Bon, très bien ; heureusement que je vous ai appelé alors.

Le journaliste : Oui ; ce n’était pas possible, vous savez.

Moi : Bon, au revoir alors.

Le journaliste : Au revoir.

Voilà. Par delà le mensonge, ce qu’il faut retenir, je crois, de ces « pratiques » journalistiques (j’ai une certaine expérience en la matière), c’est non seulement la manière dont est traité le sujet (cela pourrait être à lui seul faire l’objet d’un long papier) mais aussi les intervenants « experts ». Ces journalistes sont font souvent preuve d’un manque élémentaire d’urbanité, de politesse, de correction. Cela ne doit pas être enseigné à l’école de journalisme (pour ceux qui y sont passés).

Ces journalistes ne sont que des incapables, des moins que rien. Ils ne connaissent même pas le plus souvent leur sujet, ne cherchant en fait qu’à « meubler » le temps d’antenne, à faire de l’émotion, du pseudo-sérieux pour auditeur lambda.

Parmi leurs « techniques », il y a aussi celle qui consiste, par exemple, lors de la discussion au téléphone avant l’émission (quelque fois même deux coups de téléphone), à vous poser des questions précises dans lesquelles on sent bien qu’ils « cherchent » l’information. Et quand vient l’émission, voilà que dans leur présentation / introduction du sujet, ils « ressortent » quasiment tout ce que vous leur avez dit au téléphone, avec tous les détails, le tout apparaissant à l’antenne  - id est à l’auditorat - comme étant de leur cru, et ceci avec un aplomb stupéfiant.

Sans vouloir m’appesantir davantage sur cette clique de jean-foutres, j’ajouterai que souvent lorsque vous déclinez une de leurs invitations, ils le prennent mal :

Le journaliste : Vous refusez ? Mais vous vous rendez compte, c’est pour la télévision [ou la radio] !

Moi : Ben... oui, et alors ? Je ne veux pas intervenir sur ce sujet, c’est tout.

On ne peut refuser de leur répondre. « Comment ? Refuser de parler aux médias ? Incompréhensible ! » Non seulement ils vous prennent du temps, de l’énergie, non seulement ils ne vous rétribuent pas et vous traitent comme un « outil », juste bon à dire « ce qu’il faut » au moment voulu, mais encore il faut répondre positivement à leur demande ! Mais qui sont ces gens là ? Pour qui se prennent-ils ? Ah, il y a vraiment des claques qui se perdent, je vous le dis…

 

Crédit :

Tintin et les Picaros, page 10.

Publication tintin belge 1975 et 1976 © Hergé/Moulinsart 1975 et 1976

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